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《張舒婷專欄》法國費加洛報喜樂島專題報導全文翻譯

基進黨市議員參選人。 芋傳媒記者胡家銘攝

原文出自張舒婷 Tiunn su-tîng 臉書,芋傳媒經授權轉載

原標題:基進黨「法國費加洛報 1020 喜樂島專題報導」全文翻譯

〈面對北京,台灣人為了獨立走上街頭〉
Face à Pékin, les Taïwanais marchent pour l’indépendance

[編按]

相對於台灣島媒的漠視和輕忽,法國各大報和媒體幾乎不約而同地報導,上週六(10 月 20 日)這場本土政權執政以來最大的街頭運動──喜樂島聯盟「拒絕中國霸凌.全民公投反併吞」──包含:法新社 (AFP)、世界報 (Le Monde)、解放報 (la Libération)、費加洛報 (le Figaro)、十字報 (la Croix)、獨立媒體 Médiapart、法國 France inter電台、法國電報台 (le Télégramme)。其中,又以費加洛報的專題報導最為詳盡。基進黨全文翻譯並摘要重點:

費加洛報的這篇報導,意在向法國讀者介紹台中兩國關係發展,並從中觀看這次喜樂島獨立公投遊行的意義。報導指出台灣的危機由來,一部份是來自國共內戰遺緒,一部份是來自馬英九的親中政策:它導致中國一時誤認為台灣願意走向香港的「一國兩制」之路。在看到民進黨 2016 年重新取得政權,中國便採取報復措施,中國這些敵意讓島內的中國認同更加下滑,也讓這場遊行得以成行。而獨派借此向小英的「維持現狀」施壓,除了是認為小英過於畏縮外,同時是相信美日盟友的支持;關於這些支持,該報導也引述法國專家的話,認為侵台之戰中國未必有勝算。

[法中全文對照]

焦點:本週六在台北街頭聚集了將近十萬人,呼籲島嶼於與中國的敵對關係中獨立建國。費加洛報將回顧台灣兩年來持續增強的政治危機之關鍵。

FOCUS – Une manifestation pourrait réunir jusqu’à 100.000 personnes ce samedi dans les rues de Taipei pour demander l’indépendance officielle de l’État insulaire rival de la Chine continentale. Le Figaro rappelle à cette occasion les enjeux d’une crise dont l’intensité grandit depuis deux ans.

本週六,台灣人民為了爭取獨立而走上街頭。根據喜樂島聯盟的估計,近 10 萬人聚集在中華民國首都台北。受到中華人民共和國半世紀以來強加的一中政策,中華民國此島嶼國家儘管有事實主權,卻從未正式聲明其獨立於中國。

Les Taïwanais battent le pavé ce samedi pour exiger leur indépendance. Selon l’AFP, près de 100.000 personnes sont attendues dans les rues de Taipei, capitale de la République de Chine, pays insulaire, souverain dans les faits, mais qui n’a pas déclaré officiellement son indépendance par rapport à la République populaire de Chine, qui impose depuis plus d’un demi-siècle le principe d’une «seule Chine».

此次遊行屬於兩年來台灣與北京緊張關係升溫的一環。2016 年起,屬於傳統獨派政黨的台灣總統蔡英文,並未採取斷然的獨立行動,不過也對中國更加強硬。在這個緊張局勢之下,獨立遊行可能會再進一步挑起北京憤怒的情緒。關於仍根深蒂固地壟罩在兩國之上的武裝衝突可能性,費加洛報整理主要關鍵:

Cette manifestation s’inscrit dans un regain des tensions entre Taïwan et Pékin depuis deux ans. Issue du parti traditionnellement indépendantiste, Tsai Ing-wen, présidente de Taïwan depuis 2016, n’a pas franchi le Rubicon de l’indépendance, mais défend une plus grande fermeté vis-à-vis de la Chine continentale. Dans ce contexte tendu, cette manifestation indépendantiste devrait susciter encore davantage la colère de Pékin. Le Figaro rappelle les principaux enjeux d’une crise d’autant plus vivace que le spectre d’un conflit armé plane toujours sur les deux États.

北京與台北近七十載的影響力鬥爭

Près de soixante-dix ans de lutte d’influence entre Pékin et Taipei

要理解前福爾摩沙的命運必須回溯至 1949 年。自 1927 年中國內戰肆虐,由蔣介石領導並遭到中國共產黨擊敗的國民黨避難逃往台灣,但持續主張對全中國領土的主權。在冷戰期間,中華民國隨後受到不承認中華人民共和國的西方國家支持。但現實政治最終佔上風。1971 年,聯合國決議承認北京政府以取代台北政府。

Il faut remonter en 1949 pour comprendre le destin de l’ancienne Formose. Dans la guerre civile chinoise qui fait rage depuis 1927, le camp nationaliste du Kuomintang, dirigé par Tchang Kaï Chek et battu par les communistes chinois, se réfugie à Taïwan, mais continue néanmoins de revendiquer sa souveraineté sur l’ensemble de la Chine. La République de Chine est alors soutenue par les pays du bloc de l’Ouest qui, en pleine Guerre froide, ne reconnaissent pas La République populaire de Chine. Mais la realpolitik finit par l’emporter. En 1971, l’ONU décide de reconnaître le gouvernement de Pékin et non plus celui de Taipei.

此後,聯合國以及越來越多的國家不承認台灣。在「一中政策」的原則下,北京否認台灣作為一個政治實體。至今,只有十七個小國仍然承認台灣。其中最大的國家是巴拉圭,而梵蒂岡則是歐洲唯一承認中華民國的國家。「北京重啟了『金援外交』,用重金收買台灣的邦交國」里爾天主教大學講師與國際關係戰略政策研究中心研究主任 Barthélémy Courmont 向費加洛報解釋。「但是缺乏名義並不影響台灣與其他大國政治關係的往來,好比說與華盛頓戰略上的連結。台灣與法國也有互設代表處,它們就是事實上的大使館。

Depuis lors, Taïwan est privé de reconnaissance aux Nations unies et dans un nombre croissant de pays. Au nom du principe d’une «seule Chine», Pékin refuse qu’un État reconnaisse les deux entités. Aujourd’hui, seuls 17 petits États reconnaissent encore Taïwan. Le plus gros est le Paraguay, tandis que le Vatican est le seul en Europe. «Pékin a réactivé sa “diplomatie du chéquier”, qui consiste à monnayer sa reconnaissance diplomatique, explique au Figaro Barthélémy Courmont, maître de conférences à l’Université catholique de Lille et directeur de recherche à l’IRIS. Mais cette absence de représentation n’empêche pas Taïwan d’avoir des relations politiques avec de grands pays, à l’image du lien stratégique qui l’unit avec Washington. Il existe un bureau de représentation de la France à Taïwan (et vice versa) qui agit de facto comme une ambassade».

2008 到 2016,親近的幻影
De 2008 à 2016, le mirage du rapprochement

二國的敵對狀態並不影響經濟往來的維持。「這些不平衡的經濟往來,台灣傾向得利。自從 1980 年代中共改革開放後,約有二百萬台灣人,其中包含許多企業主和投資人,西進中國。」 〈東南亞,不確定的眾多軌跡〉一文的作者,Barthélémy Courmont 評論。2008 至 2016 年,來自國民黨、強烈親中的馬英九總統強化這種鄰近關係。在他兩任總統期間「兩岸關係」(即指兩政治實體被一海峽分隔)大幅發展,包含開放中國觀光客,兩岸直飛、直航以及 2009 年簽署的經貿協議。

La rivalité entre les deux États ne les empêche pas de conserver des liens économiques. «Ils sont plutôt déséquilibrée en faveur de Taïwan. Près de deux millions de Taïwanais, dont beaucoup de chefs d’entreprise et d’investisseurs, sont installés en Chine continentale depuis l’ouverture du régime communiste dans les années 1980», commente Barthélémy Courmont, auteur de l’essai Asie du Sud-Est. Trajectoires plurielles et incertaines. Cette proximité s’est renforcée de 2008 à 2016 sous la présidence de Ma Ying-jeou, membre du parti historique de Taïwan, le Kuomintang, et partisan d’un rapprochement avec Pékin. Sous ses deux mandats, les relations dites «interdétroit» (du nom du détroit qui sépare les deux entités) s’améliorent grandement, avec l’ouverture du tourisme chinois, la création de lignes aériennes et maritimes directes et la signature d’un accord commercial en 2009.

「今天我們看到的危機一部分來自中國對此時期的觀感問題。」Barthélémy Courmont 評論。在台灣人眼中,這種親近從來不代表他們往統一的道路上邁進。然而,中國人卻以為他們正在統一並加速進程。在中國這邊,與台灣關係的推進描繪了新的「一國兩制」想像,就如同 1997 年鄧小平統領下的中國對香港回歸所提出的模式。也就是說,曾經由英國管轄的香港在政權移交給中國後仍然保有自己的政治與經濟規則。

«La crise que l’on connaît aujourd’hui vient en partie d’un problème de perception de cette période par les Chinois, commente Barthélémy Courmont. Côté taïwanais, ce rapprochement n’a jamais signifié qu’ils étaient sur la voie de la réunification. Or, les Chinois sont allés un peu vite en besogne et l’ont compris ainsi». Côté chinois, la politique de rapprochement avec Taïwan a été vue comme une nouvelle illustration de la formule «un pays, deux systèmes» lancée par le dirigeant chinois Deng Xiaoping en 1997 à propos de la rétrocession de Hong Kong. Autrement dit, Hong Kong, qui était alors sous souveraineté britannique, passait sous souveraineté chinoise tout en conservant ses propres règles politiques et économiques.

自 2016 年以來,緊張情勢不斷升高
Depuis 2016, la montée des tensions

2016 年,國民黨在選舉中被擊潰。現任總統蔡英文帶領了民主進步黨上台。民進黨是 1987 年解除戒嚴後第一個正式合法成立的反對黨,從而「名義上」結束了長達四十年的「白色恐怖」,標誌著島嶼民主化的開始。統獨立場上,民進黨捍衛台灣獨立,而國民黨則更趨向於統一。民進黨首次於 2000-2008 年執政,已經觸怒了北京政府,使之於 2005 年通過了所謂的「反分裂國家法」,把併吞台灣的圖謀法律化。大體而言,就是一旦台灣宣佈獨立,中國將對其宣戰。而事實上,就像現任總統蔡英文一樣,當時的總統陳水扁(2000-2008)也並沒有破釜沈舟地宣布獨立。自兩年前蔡英文當選以來,中國一直在加強對台灣的壓力。「主要的報復措施是旅遊業。約佔千萬來台遊客數一半的中國人,幾乎已經消失。」—Barthélémy Courmont 說。另一種報復方式則是司法審判權。北京毫不猶豫地向海外台人提出引渡要求。

En 2016, le Kuomintang est battu aux élections. A la tête du Parti démocrate progressiste, l’actuelle présidente, Tsai Ing-wen, l’emporte. Le PDP a été le premier parti d’opposition autorisé après la fin de la loi martiale en 1987, qui a mis fin aux quarante ans de la «Terreur blanche» et qui a marqué le début de la démocratisation de l’île. Il défend l’indépendance de Taipei, alors que le Kuomintang s’est rapproché de l’idée d’une réunification. Le PDP avait déjà été au pouvoir de 2000 à 2008, soulevant déjà la colère de Pékin, qui a voté en 2005 une loi dite «anti-sécession». En substance, en cas de déclaration d’indépendance de Taïwan, la Chine continentale lui déclarera la guerre. En réalité, comme l’actuelle présidente Tsai Ing-Wen, le président d’alors Chen Shui-bian (2000-2008) n’a jamais franchi le Rubicon en déclarant l’indépendance. Depuis l’élection de Tsai Ing-Wen il y a deux ans, la Chine renforce ses pressions contre Taïwan. «La principale mesure de rétorsion concerne le tourisme. Les Chinois, qui représentaient la moitié des dix millions touristes chaque année, ont presque disparu», explique Barthélémy Courmont. Autre moyen de rétorsion, la justice. Pékin n’hésite plus à faire des demandes d’extradition de Taïwanais se trouvant à l’étranger.

在這種緊張的情勢之下,台灣總統不改維持現狀的路線(不宣布獨立),但仍對中國劃下紅線(不屈服統一)。「北京指出這是一個分裂兩岸人民的政策,然而事實並非如此。這種操縱被證明適得其反,因為台灣人民實實在在的獨立意識反而會在與北京的關係良好時平緩下來。」— Barthélémy Courmont 繼續說道。民意調查顯示,身份認同為“我是台灣人”的比例超越那些將自己定義為“既是台灣人,也是中國人”的人數。而“我是中國人”的認同只剩不到百分之一。

Dans ce contexte tendu, la présidente taïwanaise ne remet pas en cause le statu quo(pas de déclaration d’indépendance), mais fixe des lignes rouges (pas de réunification). «Pékin se braque en disant qu’il s’agit d’une politique de rupture, ce qui n’est pas le cas. C’est une manipulation qui s’avère contre-productive car le sentiment indépendantiste à Taïwan est bien réel, mais se calme dès lors que les relations sont bonnes avec Pékin», poursuit Barthélémy Courmont. Les sondages d’opinion montrent aujourd’hui qu’une majorité de Taïwanais se définissent comme «seulement taïwanais», dépassant le nombre de ceux qui se définissent comme «taïwanais et chinois», alors que moins d’un pourcent se définit comme «seulement chinois».

台灣仰賴的同盟
Taïwan compte ses alliés

週六的遊行奠基於這種壓力的環境。獨立派可以藉此機會傳達三個訊息。「他們想要走得比“維持現狀”更遠,並指責蔡英文有時過於畏縮。這同時也是一個給北京與國際社會的訊息。」國際關係戰略政策研究中心研究主任進一步解釋:「他們並不畏懼恐嚇。台灣人相信即使是面對武裝衝突,他們也有能力抵抗。他們也相信盟友的支持,當然是美國,還有日本。」

La manifestation de samedi s’ancre dans ce climat de tensions. Les indépendantistes pourraient adresser un triple message à cette occasion. «Ils veulent aller plus loin que le statu quo actuel et reprochent à Tsai Ing-Wen une certaine frilosité. C’est en même temps un message envoyé à Pékin et à la communauté internationale, précise le directeur de recherche à l’IRIS. Loin d’être terrorisés, les Taïwanais croient à leurs capacités de résistance, même en cas de conflit armé. Ils croient aussi au soutien de leurs partenaires, les États-Unis bien sûr, mais aussi le Japon».

公開武力衝突的陰影從來沒有遠離,特別是在中國 2005 年通過了「反分裂國家法」後。此外在 2000-2010年之間,軍力關係反轉有利於北京。從那時起,中國軍隊不斷強化,尤其是海軍。「然而,中國軍力打台灣,不一定會取得勝利,有些局勢需被考慮。」Barthélémy Courmont 引用兩個近期美國研究。

Le spectre d’un conflit militaire ouvert n’est jamais loin, particulièrement depuis la loi chinoise «anti-sécession» de 2005. C’est d’ailleurs au milieu des années 2000 que le rapport de force militaire s’est inversé en faveur de Pékin. Depuis, les forces armées chinoises se renforcent, notamment la composante navale. «Pour autant, une intervention militaire chinoise à Taïwan ne se traduirait pas forcément en victoire si l’on en croit certains scénarios», tempère Barthélémy Courmont, citant une récente étude de deux chercheurs américains.

支持台灣獨立的立場也是美國和日本遏制中國的一種方式。「美國從 2016 年開始採取親台的態度。他們不喜歡前任總統的親中政策:因為他們擔憂自己的角色一旦隨著中、台緊張關係趨緩,會在這權力遊戲中消失。」—— Barthélémy Courmont 評論。

幾個月後,美國對台的支持因川普的勝選而更加突出。也因如此,2016 年 12 月初,在白宮能夠正式回應前,川、蔡歷史性的通話激怒了北京。2017 年 6 月,中國再次抗議美國向台灣出售 13 億美元的軍事技術和武器裝備。在中美貿易戰的背景下,川普於去年 9 月再度批准與台灣的第二批軍火交易。學者言:「以美國的立場而言,有一種挑釁北京的意圖。而台灣的立場,不無天真地認為華盛頓永遠會在背後當靠山。」另一個重要角色則是也採取親台立場的安倍晉三。儘管對釣魚台列嶼存在領土爭端,但 2012 年台、日兩國達成協議允許台灣漁民在該區域航行。東京再次希望限制北京的影響力。Barthélémy Courmont 總結道:「台灣也是檢驗中國勢力極限的試金石。」

Les visées indépendantistes de Taïwan sont aussi un moyen pour les États-Unis et le Japon d’endiguer la Chine. «Les Américains se sont rapprochés de Taïwan dès 2016. Ils n’appréciaient guère la politique de la présidence précédente: ils avaient peur de disparaître du jeu en cas de rapprochement entre la Chine et Taïwan», commente Barthélémy Courmont. Quelques mois plus tard, ce soutien américain s’est accentué avec l’élection de Donald Trump. Ainsi, début décembre 2016, le président américain et la présidente taïwanaise se sont entretenus au téléphone, provoquant l’ire de Pékin, avant que la Maison-Blanche fasse machine arrière. En juin 2017, la Chine a de nouveau protesté contre la vente d’1,3 milliards d’armes américaines à Taïwan. Sur fond de guerre commerciale avec Pékin, Donald Trump a autorisé une seconde vente d’armes à Taïwan en septembre dernier. «Côté américain, il y avait une volonté de provoquer Pékin. Côté taïwanais, une certaine naïveté en pensant que Washington sera toujours derrière eux», selon le chercheur. Un autre acteur de taille est le Japon de Shinzo Abe, qui s’est aussi rapproché de Taïwan. Malgré un différend territorial sur les îles Senkaku, les deux États ont passé en 2012 un accord pour permettre aux pêcheurs taïwanais de naviguer dans cette zone. Là encore, Tokyo veut limiter l’influence de Pékin. «Taïwan, c’est aussi le reflet des limites de la puissance chinoise», conclut Barthélémy Courmont.

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